Le central téléphonique : du téléphone aux centraux VOiP

Au fil des années, le système du central téléphonique a connu de nombreuses évolutions. Mais pour mieux comprendre ces avancées, il est utile de démarrer à la base de son invention : l’apparition du téléphone.

Le téléphone: une invention très disputée

L’histoire commence en 1854. Charles Bourseul présente dans un mémoire une nouvelle invention : l’appareil pour converser à distance. Le principe du téléphone est né mais, n’étant pas pris au sérieux par ses supérieurs et n’ayant pas les moyens matériels nécessaires, Charles Bourseul ne réalisera jamais son invention. Quelques années plus tard, en 1860, Philippe Reis conçoit un appareil capable de transmettre des sons musicaux au moyen de l’électricité. Cependant, la qualité de son système est insuffisante pour permettre la transmission de la parole.

Il faudra attendre 1876 pour voir apparaître le premier téléphone. Cette année-là, deux américains, Alexander Graham Bell et Elisha Gray, rivalisent l’invention de ce nouveau système. Alexander Graham Bell élabore, de son côté, plusieurs prototypes de transmetteur de sons. Le 14 février, les deux inventeurs déposent, à quelques heures d’intervalle, un brevet pour l’invention du téléphone. Mais après bataille juridique, la paternité est revenue à Bell. Pour l’anecdote, aucun des deux systèmes déposés ne fonctionnait. Ce n’est que le 10 mars 1876 que la première communication téléphonique est réalisée par Bell. Celui-ci est parvenu à transmettre cette phrase devenue célèbre: “Monsieur Watson, veuillez venir dans mon bureau, je vous prie !”.

Apparition des centraux téléphoniques

Fin de l’année 1877, Frédérick Gower décide d’améliorer le système de Bell. Avec Bréguet et Roosevelt, ils mettent au point un nouveau téléphone avec un système de sonnerie et de câbles pour relier les téléphones en réseau. Le premier système de central téléphonique français apparaît.

C’est le 28 janvier 1878 qu’est inauguré le premier central téléphonique à New-Haven (Connecticut). Grâce à ce système, les opérateurs peuvent desservir 21 abonnés. Les centraux téléphoniques de cette époque sont manuels. Les opératrices branchent et débranchent les câbles pour relier les différents appels émis.

Le central téléphonique automatique apparaît en 1889. L’intérêt de cette invention est de ne plus passer par des opératrices. On passe ici à une machine qui se charge d’identifier le correspondant et de transmettre l’appel. À Paris, un numéro à trois chiffres est attribué à chaque central. Les abonnés doivent, dès lors, composer ces trois chiffres puis le numéro de leur correspondant. Pour faciliter le système, les trois chiffres ont vite été remplacés par le nom du central. Après cette année 1889, les centraux téléphoniques électromécaniques (automatiques) évoluent mais sans apporter réellement de nouvelles fonctionnalités.

L’avènement de l’électronique et d’Internet

Le premier central téléphonique électronique est installé en 1970 par France Telecom en Bretagne, à Perros-Guirec. Ce n’est que 8 ans plus tard que le dernier central électromécanique est retiré en France. Le réseau est, dès lors, entièrement électronique entre les différents centraux.

À la fin du 20ème siècle, Internet connaît un succès fulgurant. La téléphonie décide  alors de se servir de cette technologie. En 1996, la première version voix sur IP, à savoir le système VOiP (téléphonie par Internet) voit le jour. Depuis lors, les modèles ont beaucoup évolué, prenant parfois des orientations technologiques différentes.